lundi 8 septembre 2014

HIPPOCRATE, LE FILM (no spoiler, promis!)

Vous avez peut-être lu mon tweet un peu embrouillé de jeudi soir. Je sortais du ciné où je venais de voir le très bon HIPPOCRATE
Et l'exercice de rédaction synthétique imposé par le petit oiseau bleu était bien trop difficile  pour décrire mes impressions du film... 140 caractères c'est trop juste dans ce cas précis ! 

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Hippocrate suit l'entrée d'un jeune interne joué par Vincent Lacoste dans un service de Médecine Interne. 
Sa découverte de son nouveau milieu professionnel en immersion sert également d'alibi à une présentation du milieu hospitalier. Ce n'est pas un environnement qui m'est vraiment familier ou dans lequel j'évolue. Ce que j'en connais, c'est par les expériences que mes proches ou amis, chirurgiens, infirmiers ou encore internes m'ont racontées par-ci par-là, la plupart du temps avec beaucoup de passion. Et évidemment, mon expérience personnelle de l'autre côté de la barrière en tant que malade qui a malheureusement squatté quelques fois les lits de l'AP-HP de Paris. 

Pour autant, ce que Thomas Lilti, le réalisateur, a donné à en voir m'a vraiment touchée. Sans être poussif ni indolent. 
Ici, on est loin de Scrubs et on ne s'attarde pas sur le fait que les internes peuvent être un peu malmenés par les anciens. Bien au contraire. On n'est pas non plus dans le sensationnel plein de termes scientifico-incompréhensibles (pour des personnes lambda) de Dr House. Ni dans le sentimentalisme aigu d'un Grey's Anatomy
Avec Hippocrate, on a le sentiment de se laisser emporter dans du réel. Et le parti-pris d'un montage avec très peu de musique, comme me le faisait remarquer l'Incroyable, joue probablement sur cette sensation. C'est comme dans notre vie à nous.
 
Et même si l'histoire est parfois un peu prévisible, cela n'enlève rien à la manière dont Hippocrate nous alerte ou du moins rappelle à notre bon souvenir les problèmes hospitaliers de fond : gestion, budget, désaccords médicaux, statuts des praticiens et des médecins diplômés étrangers, acharnement thérapeutique, solidarité au sein du corps médical etc. 

Évidemment, les sujets ne sont pas traités en profondeur (mission impossible en 1h40) mais ont le mérite d'être posés. Et bien portés par Vincent Lacoste, découvert dans Les Beaux Gosses, et vu aussi dans l'incompréhensible Jacky Au Royaume Des Filles ou dans Camille Redouble de Noémie Lvovsky.  L'acteur ne quitte pas la nonchalance d'ado qu'on lui connaît mais cela sert le scénario et on ne bascule pas dans le grotesque. Face à un très crédible Reda Kateb vu dans Engrenages, Mafiosa, Un Prophète ou Zéro Dark Thirty, plutôt habitué des rôles de "Vilain". 

Bref, un joli film à l'humour un peu doux-amer sur un thème qu'on n'attendait pas forcément et qui surprend, dans le sens positif du terme (parce-que c'est bien aussi de sortir des super-héros et des serial killers)

Moi je dis, allez-y ! 



Ps : le film a déjà remporté un prix au Festival du Film Francophone d'Angoulême.  

S.U.L.A.  


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